Entretien avec Martin Oden

Quel est ton parcours ?

Durant 10 années au sein du groupe Egis, j’ai participé à des opérations variées dans le domaine des infrastructures de transports : routes, lignes à grande vitesse, métro et surtout tramway. J’ai consacré les 5 dernières années à suivre la transformation du tramway de Caen (tramway fer, une première dans le monde des infrastructures) en tant que mandataire de maîtrise d’ouvrage pour le compte de notre client, la communauté urbaine de Caen la mer. En plus de la coordination que j’assurais au contact de la collectivité, de l’exploitant et des entreprises, cette expérience m’a permis de gérer des marchés « systèmes » (courants forts, faibles, signalisation … ainsi que SAEIV*). Une fois le nouveau tramway en service, j’ai saisi l’opportunité de rejoindre Navocap à la recherche de nouvelles découvertes. Le SAEIV touche à une multitude de domaines techniques (régulation des transports, électronique, informatique …) que je vais me faire un plaisir de découvrir aux côtés de collègues aguerris et passionnés, tout en mettant à profit mon expérience dans la gestion de projets et l’ingénierie.

*Systèmes d’Aide à l’Exploitation et à l’Information Voyageurs 

Selon toi, quelles sont les qualités essentielles du chef de projet ?

En premier lieu, le chef de projet est le garant, vis-à-vis de son entreprise comme du client, du respect du triptyque coûts / délais / performances. Pour réussir cette mission, il doit faire preuve de rigueur et d’organisation, mais il doit avant tout être en mesure de mobiliser, motiver et fédérer les équipes autour d’un objectif commun, la réussite du projet. La communication avec ses équipes et son client est, à ce titre, l’une de ses missions principales.

La gestion du projet s’accompagne également d’une gestion contractuelle, qui doit être menée sans s’opposer à la satisfaction client. Le chef de projet doit donc faire preuve de qualités d’écoute et de diplomatie pour comprendre et convaincre.

Enfin, une juste dose de culture technique s’impose pour comprendre les enjeux auxquels il se confronte, acquérir sa légitimité et lui permettre d’assurer un rôle d’intermédiaire entre le besoin du client et les solutions techniques développées.

Sur quel projet majeur travailles-tu actuellement ?

En parallèle de diverses actions commerciales, je consacre l’essentiel de mon temps à l’élaboration de notre offre pour le projet de renouvellement du SAEIV du réseau de tramways de Nantes. Etudes matériel, visites de diagnostic, analyse approfondie des fonctionnalités, planifications, optimisations financières, rien n’a été laissé au hasard pour apporter la meilleure réponse possible aux besoins de la Semitan, et être prêt pour réaliser ce projet si notre offre est retenue !

Quels sont les “plus” apportés par Navocap ?

En travaillant avec Navocap sur le projet de Caen, j’ai appris à connaître une équipe passionnée et dévouée, toujours en recherche de solutions pour satisfaire le besoin client. Je pense que c’est l’une des forces principales de Navocap qui en fait une société capable de s’adapter à tous les besoins et de réagir face aux aléas des projets. La diversité des profils de l’équipe permet de couvrir l’ensemble des compétences techniques essentielles, de la conception électronique à la régulation, en passant par la programmation, la fabrication et la gestion de projet. Cet atout confère à la société une maîtrise de sa chaîne de réalisation qui ouvre de nombreuses portes techniques et technologiques pour l’avenir.

Selon toi, quelles seront les évolutions majeures du secteur des SAEIV dans les 5 prochaines années ?

Notre système s’adresse avant tout aux Autorités Organisatrices de Mobilité (AOM) et aux exploitants. Pour ces deux acteurs, l’enjeu financier est plus que jamais sur le devant de la scène. L’analyse décisionnelle basée sur les multiples données collectées par le SAE représente un axe de développement incontournable déjà amorcé par Navocap. En parallèle, l’efficacité du système sur le terrain passera peut-être par une analyse prédictive visant à anticiper les  dérives du réseau de façon à permettre une régulation toujours plus fine et efficace.

Par ailleurs, la notion de MaaS qui remet le voyageur au centre de l’équation se développe fortement, et le SAEIV jouera un rôle essentiel dans l’architecture des systèmes qui y répondent. On voit donc à nouveau que la donnée aura un rôle primordiale au cœur des évolutions futures des SAEIV.

Enfin, au global, comment imagines-tu le marché des transports publics dans 30 ans ?

Les transports publics couvrent au moins deux objectifs : assurer une mobilité pour tous et offrir un mode de déplacement plus écologique que la voiture individuelle.

L’évolution du marché des transports publics sera à mon avis essentiellement guidée par les choix qui seront fait au regard de la problématique environnementale. J’imagine que nous allons au-devant d’une rationalisation des déplacements qui conduira à une contraction du volume de voyages. Cela poussera les AOM à rechercher une offre de transports toujours plus efficace et précise dans sa réponse aux besoins. Le panel de mobilités s’enrichira en parallèle pour apporter des solutions plus adaptées à certains déplacement, notamment avec l’émergence des modes doux. Pour les déplacements à moyenne distance restés nécessaires, de nouveaux modes viendront probablement remplacer les besoins aujourd’hui couverts par la voiture individuelle, par exemple avec des véhicules autonomes. Enfin, le parc des véhicules existants aura été renouvelé, par des véhicules électriques par exemple.

Nos solutions devront donc anticiper ces évolutions en apportant des réponses toujours plus poussées aux besoins de nos client, et en s’enrichissant de services adaptés aux nouveaux enjeux.